VIII Glandouille à Rapa Nui

Rapa Nui...la motivation de mon voyage. L'île paumée en plein milieu du pacifique qui attire tant les regards et enflamme les imaginaires assoiffés de mystères.
Elle est à plus de 3000km du Chili et il faut 5h d'avion pour la trouver ainsi que 2 heures de décalage horaire d'adaptation. Non, vraiment, Rapa Nui ce n'est pas le Chili.

Île de Pâques, Isla de Pascua, Easter Island, Rapa nui...mais quel est ton vrai nom ?

Depuis le début, je vous parle de Rapa Nui car c'est son nom originel employé par les premiers habitants de l'île. "Île de Pâques " c'est le nom attribué par un hollandais qui a "officiellement" découvert l'existence de l'île le jour de....quoi ?! Ouiiiii de Pâques (oulalalala que c'était dur à trouver).
L'histoire de l'île est très complexe alors je vous fais un résumé très très bref (selon la tradition orale).
La théorie la plus probable c'est que le peuple Rapa Nui viendrait de Polynésie.
Un roi polynésien Hotu Matu'A (dites-le en mode haka c'est plus facile!) aurait débarqué sur la plage Anakena de l'île pour fonder la première dynastie (évidemment il avait prit soin d'envoyer en éclaireur 7 fils de chefs polynésiens avant de débarquer avec sa femme).
Quand je parle de "débarquement" c'est pas en mode pirates des Caraïbes avec leurs gros bateaux et YAAAAAAA ! C'est plutôt "arche de Noé" avec hommes, femmes, enfants, plantes,bestiaux et l'espérance qu'il reste au moins 2 survivants de sexe différents pour peupler l'île. Ambiance survie quoi.
Avec tout ce petit monde l'île était divisée entre 10 et 12 tribus, la plus importante (dont furent issus les rois de l'île ) s'appelait Miru.
Il y a eu 2 vagues d'immigration : les courtes oreilles (la plus ancienne) et les longues oreilles.
Ainsi, les différentes formes de moais représenteraient les différents groupes présents sur l'île.

Les différentes formes de quoi ?!

De Moais (M-O-AÏE pour la prononciation si tu ne veux pas finir en pâtisserie Pascuane)!
Alors un moai c'est une statue d'ancêtre (fondateurs de chaque clan) divinisé mesurant entre 2 et 9m de haut avec un poids léger de 14 à 80 tonnes, taillé dans du tuf, une roche volcanique de l'île. Ils sont tous dos à la mer sauf  7 qui sont tournés vers les marquises.
Et c'est là que ça émoustille les neurones parce que comment ont-ils fait pour transporter les moais? Comment les ont-ils dressés? Et pourquoi tant de mystères sur cette culture hein?! C'y pour li buisness ou quoi?

Les raisons qui font qu'on sait des trucs mais qu'on a pas toutes les infos et qu'en conclusion on a que des théories sur l'histoire de l'île :

Bon déjà avec toutes ces tribus sur l'île à part manger, boire et tailler des cailloux qu'est-ce qu'il reste à faire ? La bastooooon ! Et pour humilier la tribu vaincue on détruit ses moais le nez face à la Terre, on fait un méchoui de ses ennemis et on taille des hameçons avec leurs os (ils avaient déjà un esprit écolo à l'époque, rien ne se perd!).
En vérité ce qui a généré pas mal de massacres et de pertes de moais c'est le surpeuplement qui a mené à un manque de ressources sur une île qui dépend de la météo (sécheresse + mer violente et froide rendant la pêche impossible).

Beaucoup moins drôle

Le peuple Rapa nui a beaucoup souffert des explorateurs, des expéditions d'aventuriers et des missionnaires venus piller l'île, se l'approprier tour à tour et décimer les tribus à coups de fusils (couilles molles même pas capable de faire un combat en mode haka Rapa nui).
En 1863 des bateaux péruviens débarquent et réduisent en esclavage plus d'un millier de personnes. Ceux qui résistent sont tués et rares sont ceux qui parviennent à se dissimuler dans les grottes de l'île. C'est tout un pan de la société Rapa Nui qui s'écroule et avec elle les principaux dépositaires du savoir et de la tradition Rapa Nui (les Maori Rongo Rongo). En 1872 il ne reste que 110 habitants (snif).
Voilà comment une société aux croyances et rites incroyables sont tous morts dans des mines au Pérou. C'est naze.

Revenons à nos moutons (même si y'en a pas sur l'île) :

Symboliquement parlant ça commence fort :

Je débarque sur une île parfaitement isocèle (avec 3 volcans à chaque pointe et des moais de partout) un jour celte (la St Patrick ) sur une semaine de pleine lune pour fêter Pâques.
Alors avec tout cela que s'est-il passé ? Vous vous dites "mais bon dieu se serait-elle transformée en une déesse Rapa Nui"? L'énergie de l'île m'aurait elle provoquée des révélations (e=mc2 + V5 < V1 mais ouiiiii tout s'éclaire)? Avec un pouce je peux générer la guérison d'un corps malade,engendrer la paix sur Terre tout en discutant avec les arbres ?
En vérité, je vous le dis, ce fut incroyable. Oui, j'ai dormi 10h d'affilée le premier jour (QUOI ?! Un récit de 2 pages pour dire que tu t'es bavée dessus ?!). Ben oui mais pour moi ce fut un miracle après 1 mois sans sommeil.

Lève-toiiii et maaaaarche

Île perdue dans le pacifique = Tout est importé du Chili + touristes par milliers = coût de la vie trèèès chèeeeere.
Dans l'avion je réalise que j'ai zappé de réserver un lieu pour dormir...
Mon mental n'étant jamais à court de scénarios je m'imagine déjà dormant dehors sur un bout de palmier et pêchant à mains nues pour me nourrir (mais bien sûr Léa) quand soudain PAF! Une idée! Je me souviens qu'on m'a filé un bon tuyau pour dormir pas cher du tout à Rapa Nui : le camping. On te donne le duvet,la tente, le matelas et il y a une cuisine tout équipée pour tous. Je ne connais que le nom :  Mihinoa.
À l'aéroport je ne trouve pas de plan de la ville alors je pars au pif sur la route...mais comme d'habitude j'ai pas le temps de faire 100m que j'entends "HÉ! Amiga! Dónde vas?". Bon dieu que c'est bon cette fraternité qui me tombe du ciel à chaque fois! Il me fait voir la ville en moto pour que je prenne mes repères avant de me déposer tranquillement au camping où la gérante s'étonne que je sois si heureuse qu'il y ait une tente pour moi (en fait il n'y a pas grand monde c'est la basse saison).
Bonne nouvelle je ne me ruine pas sur le logement. En revanche je n'avais pas prévu qu'une location de scooter coûte 30€ par jour et qu'il faut un permis moto pour le conduire (ce qui pousse les touristes à louer des voitures qui sont encore plus chères ).
Face au coucher de soleil, je prends ma décision. J'aime pas le vélo en plein soleil donc je marcherai, j'ai tout mon temps.

Orongo, un volcan et Pato(pistou?!)

Le lendemain je commence par le sud de l'île. Un trek de 2h30 en plein soleil (après Atacama je crains plus rien!) m'amène au volcan Rano Kau et son cratère incroyable contenant des dizaines de petits lacs. Dans le cratère règne un micro climat car autrefois les habitants venaient y chercher leur eau, laver leur linge et planter quelques fruits. Aujourd'hui c'est interdit aux touristes.
Je crois qu'après avoir marché autant pour voir cet endroit, je me délecte encore plus de sa beauté et de son immensité.
Juste à côté se trouve l'ancien village cérémoniel d'Orongo dédié au culte de l'homme-oiseau.
En gros 1 fois par an, chaque tribu choisissait son meilleur élément afin de l'envoyer sur l'îlot Motu Nui d'en face pour qu'il ramène (intact et le tout à la nage) le premier oeuf d'un couple de sterne.
Requins, océan déchaîné, escalader la falaise de 300 m de haut, attendre des jours pour trouver un oeuf...bref ça déconne pas le titre d'homme-oiseau !
J'ai la chance d'être seule à visiter le village et à m'extasier devant l'îlot Motu Nui comme si, moi aussi j'attendais le retour d'un guerrier avec sur son front, l'oeuf précieux. D'ailleurs, toutes les maisons sont faces à l'îlot et regarde avec moi le cérémoniel.

C'est là que je rencontre Pato, le gardien du village, un genre d'archéologue Indiana Jones très heureux de me rencontrer pour se débarrasser de son job quelques heures, afin de m'emmener en balade sur le cratère du volcan et dans les forêts d'eucalyptus qui sont autour. Je l'ai déjà fait mais il me dit que c'est pas vrai, que j'ai rien vu et qu'en tant que Rapa Nui depuis des générations il a pour mission de me faire découvrir l'île. Je lui dit qu'il en fait un peu trop pour selon qu'il n'a simplement pas envie de travailler. Il me répond que, pour une touriste, il me trouve assez lucide.
Pato n'avait tellement pas envie d'être gardien ce jour-là, qu'on a marché 3h dans la pampa.
Et pendant tout ce temps il me raconte les histoires de Rapa Nui, l'histoire de ses grands parents et comment il a trouvé un moai couché dans une forêt lors d'une expédition archéologique.
Parce qu'il me fait rêver, je décide de le croire un peu.
À la fin de la balade il me demande mon prénom. Il trouve que Léa c'est trop difficile à dire, que ça fait trop penser au verbe "lire" (leer en espagnol) et que Leia me va vachement mieux, comme la princesse de Star Wars, avec la choucroute en moins sur les oreilles (il parle de ses cheveux).
Pato c'est un vrai personnage et je suis ravie qu'il en existe encore de ce type dans notre monde.

Ce soir-là, comme vous pouvez l'imaginer, j'ai des poteaux à la place des jambes et je dors comme un bébé.

vu de l'île depuis mon camping


coucher de soleil depuis ma tente

volcan et son cratère Rano Kau


L'îlot Motu Nui (grande île)

village Orongo face à la mer 

la forêt d'eucalyptus importée !



Le centre, les premiers Moais et du silence

Déterminée à marcher je m'embarque sur un chemin longeant toute la côte afin de rejoindre le centre de l'île. C'est parti pour 20km.
Sur ma route je croise mes premiers moais et là...et là...je ne sais pas. Comment vous dire ?
Peut-être que le premier homme à avoir vu Toutânkhamon pourrait vous décrire l'émotion gigantesque qui m'a parcourue les entrailles à ce moment. Surtout que je suis seule, avec eux.





Un peu plus loin, un gardien m'indique une grotte dans laquelle je peux rentrer si j'ai une lampe.
Il y a des tas de grottes sur l'île et certaines sont ouvertes à la visite, il suffit de connaître. Avec ma petite lampe je m'engouffre dans le boyau étroit et humide (qui me semble interminable) avant d'arriver sur deux ouvertures sur la mer ! WAAAAAAAAAAAA !!!! C'est ici que de nombreux habitants sont venus se réfugiés, tentant d'échapper aux péruviens et autres colonisateurs peu sympathiques...Encore une fois je suis seule et je me sens privilégiée.
Comme ça résonne bien j'ai une pensée pour mes fées et je teste l'acoustique du lieu avec le "In this heart" de Sinnead O'Connor.

le "boyau" de la grotte

la première fenêtre


la deuxième fenêtre

Plus je marche et plus je trouve cette île incroyable.
Je dirais que c'est un genre de mélange entre l'Irlande et l'Auvergne mais avec 28 degrés toute l'année, une plage de sable blanc et des gardiens de 80 tonnes.
Les chevaux sont tous en libertés et ont le prénom de leur gardien tatoué sur le flanc. C'est en leur compagnie bienveillante que je continue ma route.
Je rencontre des cavernes où des tribus ont vécues, ainsi que les 7 moais regardant la mer et les marquises (on suppose qu'ils représentent les 7 éclaireurs envoyés pour reconnaître l'île). Tous les autres moais de l´île sont dos à la mer.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée à les contempler, je me suis endormie.


la côte de l'île et ses chevaux libres !


caverne pour les tribus

caverne

les 7 moais regardant la mer, situés en plein milieu de l'île 

franchement c'est pas un brin auvergnat ça ??? ouiii maisss non !

Et ça c'est pas auvergnat aussi ??? Les trucs rouges sur le sol c'est des pukao ( couvre chef des moais) parce que c'est là qu'ils étaient fabriqués, dans de la roche rouge.



À mon réveil, il est déjà tard et il me reste tout le chemin du retour à faire à pied...Sur la grande route je n'ose pas faire du stop. Pas besoin puisqu'une dame s'arrête, m'embarque dans sa voiture et me ramène en ville. C'est comme ça, dès qu'ils voient quelqu'un qui marche seul ils s'arrêtent et demandent s'ils peuvent aider. C'est normal.
Au passage elle m'invite à venir à la messe du lendemain car c'est le dimanche des rameaux et que c'est très joyeux.


Un prêtre à plumes et avoir plus d'appétit qu'un barracuda 

Première fois de ma vie que je me lève pour être à une messe à 9h pétante. J'arrive dans l'église et...personne ! En fait la messe commence dans le parc à côté de l'église, dehors. Tout le monde est en cercle au plus prêt du prêtre, une branche de palmier à la main (un rameau quoi !).
Ça change de chez nous...le prêtre est en mode hippie rouge et blanc avec une graaande branche de palmier à la main et une couronne de plumes.
C'est la version Rapa Nui du catholicisme et les chants sacrés sont aussi dans leur langue.
D'ailleurs ils adooooorent chanter! Plus qu'écouter le prêtre ! À un moment il ne pouvait même pas en placer une et il est allé voir celle qui chantait le plus fort pour lui dire de se calmer un peu, histoire de lui laisser faire son prêche (faut pas déconner quand même!).
Discrètement j'ai réussi à faire un petit film pour vous partager l'ambiance...

C'est là -----------> https://youtu.be/eZx-GF3xEoU

La suite se passe dans l'église et s'il n'y a pas assez de place, le micro du prêtre est relié à un ampli situé à l'extérieur de l'église pour que tout le monde en profite ! Et c'est très drôle de voir les vieux qui jouent aux cartes tout en prenant l'apéro maiiiiiiis tout cela en écoutant le prêche bien sûr !




Bon c'est pas tout mais j'ai encore tout un programme ! C'est la partie nord de l'île que je veux découvrir aujourd'hui. Le seul hic c'est que c'est beaucoup plus loin à pied (genre 20km pour y aller).
Je me dis que c'est le moment de dépasser une autre peur : faire du stop.
Ok ok je vous vois venir. C'est vrai que depuis le début les gens s'arrêtent pour me prendre et que je n'ai rien besoin de faire mais là...c'est à moi de provoquer les choses...et vraiment, j'ose pas.
En fait j'ai honte. Improbable mais vrai. Je me dis que je "profite" des gens en faisant ça alors que je pourrait très bien me débrouiller par moi-même (genre je n'ai besoin de personne en Harley Davidson).
Heureusement que je marche. Marcher me permet de lâcher ce genre de pensées et de faire place au silence. Et dans ce silence j'entends: "Je rêve ou tu es en train de te prendre le chou parce que tu refuses de te faire aider ? T'as qu'à le dire si t'aimes pas les cadeaux hein ! Franchement tu veux pas te lâcher la grappe ?"
D'ACCORD D'ACCORD ! Je m'enveloppe d'humilité et je sors mon pouce G.
20 min plus tard une énoooorme voiture s'arrête et m'embarque pour Vaihu un site de 8 moais face contre terre. Non seulement cela me permet de faire une superbe rencontre et en plus je ne dérange personne puisque c'est sa route ! Alaalala une croyance en moins youpi !
Le site est émouvant, magique...les 8 moais gisent sur le sol en rang d'oignons. À côté d'eux se trouvent des cercles de pierres sacrés. Je contemple, je contemple et...vous savez quoi ? ben je me suis endormie. À mon réveil je me dis que j'ai bien fait de prendre une semaine sur l'île si je m'endors 2h à chaque fois que je vois un moai !




Le temps que je reprenne mes esprits je vois au loin un homme qui me fait des grands signes. Je m'approche et je reconnais Pato !
Même pas le temps de lui dire bonjour qu'il me demande si j'ai faim et m'emmène dans son campement. En fait c'est toute sa famille qui est là. Il y a un genre de grande tente et un grand feu.
Avec humour je lui dis que je suis contente de le voir en week-end mais il me lance un regard hautain et me pointe avec sa bière en me répondant que même si ça ne se voit pas il est en train de travailler et que c'est pas évident. J'ai une vision trop occidentale du travail m'affirme-t-il. Faut que je me détende.
Voila comment je me retrouve dans une famille du coin à faire de la plongée une bonne partie de la journée, à les voir pêcher au harpon et à manger avec les doigts un super poisson cuit au feu de bois avec leur soupe locale...Comme j'avais super faim j'en ai repris 4 fois et ils hallucinent de me voir manger la peau du barracuda (ils ne la mangent jamais).
Pato m'annonce qu'il songe à m'appeler par mon vrai prénom parce qu'au vu de mon comportement avec la nourriture ça ne colle pas avec la princesse de Star Wars.

le campement avec la cuisine !!!

Cadeau ! Un peu de pluie et de soleil m'offrent un bel arc-en-ciel à mon retour au camping.


La pouponnière, 15 et des palmiers.

Maintenant que je sais le faire je ne me préoccupe plus du temps que cela me prend, je marche en faisant du stop ! Mon but du jour est d'aller voir la carrière de moais, Rano Raraku. C'est le volcan qui servit à fabriquer les moais de l'île. Toutes les statues sont restées en l'état, comme figées dans le temps...
Pas mal de théories existent pour expliquer cela : on parle d'une révolte qui aurait conduit au renversement du pouvoir royal, d'une série de cataclysmes naturels qui auraient poussé les pascuans à délaisser leurs protecteurs inefficaces, d'une surexploitation des ressources de l'île (car on utilisait du bois pour faire glisser les moais vers leurs lieux de destination, parfois à l'autre bout de l'île)...

Je prends mon temps, j'attends que tous les chinois s'en aillent et hop ! Je me retrouve pratiquement seule dans la pouponnière !
Parfois je trouve notre langage très pauvre pour décrire des sensations, des ressentis que l'on peut avoir à l'interieur de soi. C'est parce que c'est tellement puissant, que ça ne passe pas par la tête. Ça se vit dans une présence où rien d'autre que ce que je contemple n'existe. Il n'y a aucune pensées qui défilent dans ma tête parce que cet instant me rend 100% présente ici et maintenant.
D'ailleurs si vous partagez ce moment-là avec quelqu'un que vous connaissez bien, vous savez qu'il n'y a rien à dire parce que tout est là.
Et tous les 2 vous savez que vous ressentez la même chose, que cela crée un lien avec tout ce qui vous entoure comme si cela vous recentrait avec le fait que cette connexion n'a jamais cessé d'exister, que vous n'avez jamais cessé d'être en lien avec l'autre, avec la nature, avec le ciel, avec la Terre, que vous êtes aussi essentiel qu'une cellule dans un corps.
Voilà comment je décrirai mes sensations dans la pouponnière !

Bon et puis, arrivée au cratère il y a un lac avec les chevaux sauvages, quelques moais que je contemple encore un peu avant de ronnnnnn pchiiiiii Zzzzzzzzz.






voilà comment ils étaient taillés dans la roche !





cratère du volcan 


En faisant un dernier tour j'entends un peu de guitare et j'ai pu choper à la volée cet instant qui fait vraiment "pub" pour touristes mais c'est trop chouette !

C'est la -----> https://youtu.be/f9ezC81ioEY

Juste en face de Rano Raraku se trouve l'ahu Tongariki. C'est THE site que vous voyez dans toutes les brochures qui parlent de l'île de Pâques.
Sur 200m 15 statues géantes de différentes tailles s'alignent. C'est le plus important site de moais de l'île. C'est envoûtant.
 Et c'est donc un fait : quand je rencontre des moais je suis toujours seule avec eux et je pionse. Bon programme.




ptéroglyphes !



De Tongariki je ne suis plus très loin du bout de l'île où se trouve la plage Anakena ! C'est là qu'aurait débarqué le roi polynésien. C'est une superbe plage de sable blanc avec la seule cocoteraie de l'île importée tout droit de Tahiti !
Et c'est vraiment le pied de se baigner en contemplant les 5 superbes moais redressés en 1978 après avoir passés des décennies enfouis dans le sable.

changement de décor avec la palmeraie !






Faire le lézard et faire du quad.

Après avoir gambadé sur toute l'île pendant 4 jours je profite de la plage, des jus de fruits frais, lire, dormir, écrire, vivre...Même si Anakena se trouve à l'opposé du camping je ne me fais plus de soucis je sais qu'il y aura toujours une voiture ou une moto pour me ramener. À choisir je préfère les voitures aux motards qui roulent sans casques et méga vite. À un moment j'ai eu une telle frousse que je fermais les yeux pour ne pas voir la route tout en demandant au motard de ralentir, de ralentir, de ralentir...et alors que je trouvais que ça allait encore trop vite il m'a annoncé qu´il ne pouvait pas faire plus lent car...on était à l'arrêt !

À un moment je réalise qu'il ne me reste plus que 2 jours avant de repartir à Santiago. Nom de diou j'ai pas vu de lever de soleil sur les moais ! Pas le choix si je veux voir ça j'ai besoin d'un véhicule.
C'est non négociable je ne peux pas conduire de scooter sans permis moto, en revanche je peux conduire un quad. J'en ris d'avance.
La chose que je trouvais la plus inutile au monde, je vais la conduire. Et PAF!Un petit tacle dans mes préjugés !
Le gars qui me l'a loué est passé par plusieurs phases de couleurs en m'apprenant à conduire cet engin qui n'est pas automatique et où j'ai besoin de mes 2 mains pour passer la marche arrière parce qu'avec une seule, je n'atteins pas le bouton...je frôle plusieurs fois ses voitures de locations en faisant des tours sur moi-même...bref je me suis bien bidonnée, le monsieur beaucoup moins.

Mais avec ce tracteur à moi la liberté youpiiiiiiiiiiii ! Je me fais une soirée sur le volcan Rano Kau (près du village d'Orongo) pour admirer le coucher du soleil et la pleine lune. Sublimissime.
Une pleine lune à Rapa Nui sur un volcan, normalement je dois avoir un taux vibratoire à rendre Donald Trump pacifiste.
Le lendemain je me lève à 5h30 pour venir admirer le lever du soleil sur les 15 moais à l'autre bout de l'île. Normalement c'est blindé de touristes (normal) mais ce jour-là on est une dizaine sur le site...
Ce qui m'a le plus ému c'est de rencontrer les moais de nuit; de voir leurs ombres se dessiner au clair de lune.
Après avoir admiré ce spectacle grandiose et silencieux qui se déroule chaque jour depuis des décennies, je continue de baver face aux moais. Fascinée, hébétée. Et puis...Roooonnnnn pchiiiiiiii mais alors vraiment trèeees fort cette fois-ci car ce sont mes propres ronflements qui m'ont réveillés.

La bête! Nan mais sans déconner vous m'imaginez là-dessus ?






Voilà j'en ai encore écris 15 pages mais je ne peux pas garder tout ça pour moi, je ne peux pas faire autrement que de le poser quelque part, de le partager !
Et cerise sur le gâteau (juste avant mon départ) je rencontre un père et sa petite fille qui m'invitent dans un super restaurant au bord de la mer pour manger un ceviche local...que de bénédictions.

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