XXII Glandouille Cafayate

Ce n'est qu'un au revoir

C'est à Cafayate que je salue mon ami de voyage. Sur le coup je me sens un peu comme dans l'âne de Shreck -----https://www.youtube.com/watch?v=Hut8wf9U_gM

Et puis après 5 mois de rencontres, de séparations, de rencontres, de séparations, je commence à m'adapter, à être plus fluide et à intégrer que je ne perds personne. Il ne reste qu'une infinie reconnaissance pour ce partage et que je vais traduire par un immense abrazo rempli de gratitude

Angastaco

Cafayate regorge de paysages incroyables alors c'est parti je prends le sac à dos et je m'aventure dans un petit village entre les montagnes : Angastaco.
Angastaco c'est calme, c'est beau et les habitants m'ont accueilli avec une chaleur et un amour inconditionnel.

Lorsque je leur ai demandé si c'était avec tout le monde pareil ils m'ont répondu : "Tu sais ici c'est tout petit alors on se connaît tous. Lorsque quelqu'un de nouveau arrive au village c'est comme un frère ou une sœur qui est venu de loin pour nous rendre visite...L'humanité c'est une grande famille non? On a envie que chacun se sente bien ici".

C'est comme ça que je me retrouve dans un genre de petit boui-boui à regarder la demi-finale de coupe d'Amérique du foot avec...je vous le donne en mille : que des femmes ! Les femmes viennent en groupe dans le bar et regardent le match ensemble pendant que les hommes le regarde à la maison. Elles crient pareil, elles trouvent que l'arbitre est un vendu, elles veulent toutes se marier avec Messi (patrimoine culturel argentin comme la viande et le tango ahahah !), elles font des pronostics...elles m'auront épatés!

Je ne sais si c'est parce que les argentins sont tous plus ou moins issus de l'immigration d'italiens,espagnols,français et autres joyeux lurons mais ce mélange créé un accueil de l'autre qui est très agréable dans le sens où les frontières n'existent que parce que nous les avons créés. Bien sûr que le racisme existe mais il est beaucoup moins fort car ils ont déjà cette conscience que nous sommes chacun d'origines multiples si on remonte l'arbre généalogique...
Évidemment on retrouve des jugements entre pays frontaliers, les préjugés n'ont pas de frontières non plus !

Marcher

Pendant une semaine j'ai eu besoin de marcher, marcher, marcher. Les paysages magnifiques se succédant les uns après les autres je ne me rends même pas compte du nombre de kilomètres.
Des tas d'Argentins s'arrêtent sur la route pour me prendre en stop, tout est si facile. Sans que je ne fasse rien on me propose de m'aider, on m'offre à manger, on m'invite dans des endroits magnifiques, c'est déconcertant de fraternité. Ça me donne tant d'espoir. Cet espoir dont nous avons tant besoin actuellement et qui nous donne la foi.
C'est là que je béni du fond du coeur celui qui m'a "volé" l'argent que j'avais à Pucon. Grâce à lui j'ai pu apprendre, expérimenter et dire avec certitude : " L'abondance est partout tout le temps, il y a toujours des solutions et la vie m'apporte ce dont j'ai besoin au moment où j'en ai besoin, je ne manquerai jamais de rien".
Le plus compliqué en réalité c'est de délaisser la peur pour arriver à écouter la petite voix en nous qui nous insuffle toujours les bonnes idées, qui a toutes les solutions.
La petite voix qui me dit d'aller parler à cette personne à côté de moi, de rentrer dans ce restaurant, de prendre cette rue, d'aller dans cet hôtel et pas un autre, d'aller m'acheter à manger maintenant, de visiter tel endroit aujourd'hui, d'appeler cet ami maintenant, d'aller me faire un thé...dans toutes ces petites actions anodines du quotidien se cachent des milliers de cadeaux tombés du ciel.
Voici quelques exemples vécus parmi tant d'autres :
Cette personne à côté de moi connaît tous les bons plans de la ville où je me trouve et me fait tout découvrir pour le plaisir, dans ce restaurant je vais parler à la serveuse et elle à un hôtel à m'indiquer où je vais me sentir bien et rencontrer des tas de gens qui vont nourrir mes projets, dans cette rue il y a hôtel où je vais aller et où je peux travailler quelques heures par jour pour dormir et manger gratuitement, j'ai envie d'un bon thé dans un endroit où il y a du confort et PAF sur ma route je trouve une auberge magnifique où la gérante connaît un super professeur de tango qui se trouve dans la prochaine ville où je me rends...comment payer le prof de tango? Il se trouve qu'il a besoin de quelqu'un pour l'aider dans son restaurant...
Jamais je n'aurai renoncé au tango par manque d'argent c'était mon rêve, le genre de désir où lorsque tu y penses tu sens ton coeur s'ouvrir et la joie envahir chacune de tes cellules...Quand il y a ce cri du coeur on peut y aller les yeux fermés.