X Glandouille de Pucon à Sajama

Changement de cap

J'avais prévu de faire le sud du Chili pour remonter par le sud de l'Argentine.
C'est le début de l'hiver et il fait vraiment plus froid que je ne le pensais. J'apprends par d'autres routards que le sud a considérablement augmenté ses tarifs et que, pour profiter des parcs naturels à bas prix mieux vaut avoir sa tente.
J'aime le camping, mais froid + neige + humidité en tente...non vraiment ça ne me fait pas rêver.

A Pucon de nombreuses personnes me parlent du Pérou et dans la nuit ça me prend, je rêve du Machu Pichu.

Les 35 heures !

Les avions étant en grèves je décide de reeeeeemonter touuuut le Chili...en bus. Après 35h de bus (ça pique) je m'arrête à San Pedro de Atacama pour faire le plein de soleil et (choueeeette) pour revoir li coupains et li coupinesss rencontrés là-bas !
Je passe 1 semaine à rencontrer tous les artistes,musiciens et théâtreux du coin (un vrai nid de saltimbanques!), à marcher dans le désert et voir des spectacles de rue.
Une vraie pause glandouille.

Fin du Chili (tadadadadaaaaam)

Après avoir bien glandouillée je reprends mon chemin vers le nord.
La dernière ville me séparant du Pérou s'appelle Arica (Aaaaarica rica las galletas! = fierté de ma part qui arrive à faire des jeux de mots en espagnol ==> rica signifie "bonnes" et galletas "gâteaux").

Aaaaarica Rica las galletas disais-je c'est un genre de ville dans le désert mais au bord de la mer...surprenant.
Là aussi une bonne nuit de bus (d'ailleurs je deviens une pro de "comment survivre dans un bus") et j'arrive à 6h du matin à Arica pour voir le lever du soleil sur la mer.



En marchant sur la plage je croise un vendeur qui me demande s'il peut m'aider (c'est naturel chez les chiliens mais à chaque fois ça me fait des papillons dans le cœur cette bienveillance!) et avec qui je papote un bout de temps. Il m'indique un hôtel pas cher au bord de la plage et c'est comme ça que j'atterris chez Ross un Néo-zélandais qui m'offre un suuuper petit déjeuner dans sa maison qui n'a pas du tout la tronche d'un hôtel ! Des millions de petits objets s'additionnent sur les meubles, des affiches sur les murs, des cartes postales, des bouteilles d'alcool miniatures...tout un monde !

Pas de places sur le canap' !!!
Je ne m'étalerai pas sur Arica qui ressemble plutòt à une immense station balnéaire blindée en été et un peu vide en hiver...Mais très agréable !




1 lutin qui m'envoie un mail et 1 guide

Je dis à Ross que je me sens un peu paumée car j'ai pas de guide pour le Pérou.
Son sourcil gauche se redresse et, dans un bric-à-brac de livres il me sort un guide du routard Chili-Pérou 2013 ! Alalala pas de hasard! En échange je lui laisse mon guide du Chili...
Dans la même journée je reçois un mail d'un ami (merci encore lutin à lunettes!) m'indiquant tout un super parcours allant de la Bolivie au Pérou en passant par des coins sauvages...
Et hop! C'est parti pour Sajama un parc naturel entre la frontière chilienne et le Pérou.

Sajamalekoum alekoum Sajama!

Comme tous les lieux paumés c'est un peu fort Boyard pour les trouver. Au terminal de bus d'Arica on m'annonce que j'ai pas le choix faut prendre un bus pour aller à La Paz (beaaaauuucoup plus loin dans les terres boliviennes).
Bon d'accord je vais à La Paz.
Et puis à la frontière chilienne, comme le bus était arrêté, ça me prend d'un coup je descends et je demande aux autres voitures s'il y en a une qui peut m'emmener à Sajama.
Je comprends vite le fonctionnement bolivien car si je veux de l'aide il faut négocier un prix et pas trop papoter (efficacité!efficacité!)
Au bout de 10 minutes je trouve une voiture et me voilà partie pour Sajama.

3 maisons, une école, une église et des lamas.

À mon arrivée une petite dame m'accueille à sa façon c'est-à-dire :
1/ Payer l'entrée au parc national
2/ M'emmener dans un lieu pour dormir
J'ai dû entendre 3 fois le son de sa voix.
Il fait très froid à Sajama et très gris à cette période. Une bonne immersion puisque là où je dors c'est froid,humide et sans eau chaude. Mais la famille est adorable (oui on dort chez l'habitant) et Agaustina se donne vraiment la peine de faire des bons petits plats chauds.
C'est là où je goûte la viande de lama et leur soupe locale préférée : un bouillon avec de la semoule, un morceau de patate et des frites (sisisisisi tout ensemble et c'est juste l'entrée!).

MIAAAAAAAM !

Le village est perdu entre les montagnes, à plus de 3000m d'altitude, encerclé de lamas et alpagas.
Ici, même par -5 degrés et de la pluie les gosses jouent sur la place du village tandis que les plus grands escaladent à 15 ans la montagne "Paramount" du coin : le Sajama a plus de 6000m d'altitude. L'ascension se fait en 4 jours.

Paramount dans le brouillard

Leurs maisons me font penser au village d'astérix et obélix


La vue en face du village



Le village Sajama




Le peuple de l'Altiplano

Les femmes et les hommes de l'Altiplano (selon mon ressenti) !
Rien à voir avec l'idée qu'on se fait des habitants "muy caliente" de l'Amérique du Sud!
Ils me font un peu penser aux auvergnats ou bretons de chez nous c'est-à-dire qu'ils peuvent paraître froid.
Ils n'ont pas renoncé à leur culture et leurs racines. Ils savent d'où ils viennent et continuent de marcher sur les traces de leurs ancêtres.

Ils ont le teint rougeaud, la peau mate, le regard noir et des cheveux sombres et épais que les femmes s'amusent à entrelacer en 2 grandes nattes coiffées de leur bombín (chapeau melon bolivien).
On ne distingue pas le corps des femmes, recouvert par des multiples couches de tissus, de jupes épaisses et de collants en alpaga.
Sur leur dos repose un tissu coloré rempli de victuailles ou servant de berceau pour leur enfant.
Elles marchent des kilomètres sans broncher, avec le sourire, pour aller passer la journée avec les troupeaux dans les plaines ventées et glaciales de l'altiplano.
Au retour les femmes s'occupent du quotidien, laver le linge dans la rivière et préparer le repas pour tout le monde.
Silencieux au cœur gonflée d'amour ils ont la pudeur de ces peuples pour qui il n'est pas commun de se toucher, de se dire je t'aime. Pour dire au revoir à Agaustina il ne sera pas possible de la regarder dans les yeux qu'elle maintient vers le sol en me tournant le dos le plus vite possible car on ne s'éternise pas avec les émotions. Lorsque son homme parle avec moi elle disparaît. Lorsqu'il est absent elle a multitudes de choses à raconter.

Les balades

A Sajama je rencontre un couple de français avec qui je pars en balade pour trouver les eaux naturelles termales. Je suis bien contente de partir avec eux, je ne me sentais pas de crapahuter seule dans les montagnes car, ici rien n'est indiqué et personne ne nous donne le même chemin non plus!
Après 2h de marche dans le froid et la beauté des paysages nous rencontrons enfin les eaux chaudes! On patauge plus d'une heure dedans à contempler les montagnes et les lamas, seuls.












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