XVIII Glandouille à Buenos Aires

On connaît la chanson
(lama en plastique offert pour ceux qui me ressortent toutes les références musicales dans l'ordre)

Au début de mon aventure je me suis dis : "Je voyage seule et seule je resterai pour affronter mes peurs telle la guerrière vaillante et courageuse blablablabla" genre quand j'étais petiiiit j'voulais être un jediiiii ou amazone solitaire à la conquête de l'Amérique du sud...

Évidemment comme à chaque fois que je planifie une certitude qu'est ce qu'il se passe hein ?! PAF tout l'inverse ! Pfffff.
Alors que je traîne encore dans les montagnes péruviennes je reçois un message enthousiaste et subtil de Roman (ami de France) qui me dit qu'il arrive à Buenos Aires en Juin et que, si j'ai envie, je peux le rejoindre là-bas et on se fait une virée dans le nord argentin.
Il m'aura bien fallut quelques semaines pour que je puisse me décider.

Le blabla de la tête de Léa s'est dit :
-  Noooon "i've got the power" comme dirait la chanson et j'ai besoin de personne en Harley davindsonnnn

Le cœur a répondu : avoirrrr un bon copainnnnn Voila c'qu'il y a d'meilleur au monnde ! Oui carrrr un bon copain c'est plus fidèle qu'une blooonde uniiii main dans la mainnn

La tête : Pfffff moi je garde le buste droit la tête sur les épaules je garde un regard froid sur l'écran de contrôle je garde un cœur de pierre du lundi au dimanche et pour tout l'univers rien que de la méfiance

Le cœur : Débrannnnche débranche tout ! Revenons à nous

Face au silence de mon esprit le cœur à ajouté : hakuna matata mais quelle phrase magnifiiiique hakuna matata quel chant fantastiiiique ces mots signifient que tu vivras ta vieeeee sans aucun souciiissss philosophieeeee hakuna matatata

La conclusion fut : voyage voyageeee plus loin que la nuit et le jouuuuur voyages voyages

J'ai eu des rencontres de quelques heures, quelques jours pendant ce voyage et là c'est une rencontre de 3 semaines que je m'apprête à vivre et dont j'ai envie de vous conter les aventures.
Aller, j'embarque pour Buenos Aires

Où c'est que j'ai mis mon flingue?

Mes oreilles désormais habituées au silence se retrouvent choquées par le bruit de la mégalopole, des voitures qui klaxonnent sans cesse, des bruits de moteurs; mon corps se sent étouffé par les grandes avenues cernées d'immeubles et mes pieds habitués aux chemins caillouteux recherchent la sensation de la terre sous le goudron.
Bon dieu, qu'est ce que je fous là?
Je n'étais pas prête à rencontrer Buenos Aires.
Dans ce vacarme citadin j'ai du mal à trouver ma place et par conséquence j'ai du mal à laisser de la place à Roman.
Au bout de 48h j'ai envie de fuir mais me vient en tête "Et si tu te laissais surprendre par la rencontre?".



Le visage d'Eva Peron ou Evita, grande femme de l'Argentine qui a oeuvrer en faveur des droits sociaux (droits de vote pour les femmes, égalité en droit matrimonial, construction d'hôpitaux, tourisme social...). Une meuf comme je les aime !


Musée haut musée bas

Buenos aires est divisée en tas de quartiers différents, chacun son ambiance.
 On passe de grands buildings aux petits appartements genre londonniens en passant par des rues pavées et quartiers bohèmes.
Dans le quartier Recoleta se trouve le musée "Bellas Artes" qui va me remplir de joie.
Il me semble que le contact avec la nature et le silence ont éveillés en moi un nouveau langage des sens car lorsque j'ai contemplé les œuvres de ce musée, je ne les ai pas apprécié comme à mon habitude en mode "ouai c'est cool, il sait bien dessiner le gars je trouve ça beau" et hop hop hop au suivant!
Je me suis carrément sentie faisant partie intégrante de chaque tableaux laissant chacune de mes cellules s'en nourrir entièrement.
Dans le dédale des œuvres d'art nous nous sommes fait aspirés par les sculptures de Rodin et les tableaux de Manet...et c'est dans cet éveil des sens qui touche au cœur de l'être que je me suis ouverte à la rencontre vraie et sincère de mon nouvel ami de voyage.

ça joue de partout dans les rues !



vous aviez qu'il y avait le Baiser de Rodin en Argentine vous ???!!!


quartier un peu bobo, un peu london !



Alors ça j'ai adoré ! Un ancien théâtre remodelé en librairie ! On peut boire un café sur la scène et rien n'a été retouché on voit encore les machines ! Comme il faisait gris et froid on y a passé toute l'après-midi !


Moi je suis tango tango

Un soir j'ai flirter avec mon rêve.
Dans la pénombre de la rue Perú des escaliers m'ont menés jusqu'à la petite porte en bois. J'ai les mains moites. Voilà, je suis à une porte de mon rêve. Je savoure un peu ce moment suspendu avant de me faufiler dans le temple sacré.
La porte s'ouvre pour moi sur une grande salle remplie de tables et chaises en bois face à une scène où j'aperçois des corps se mouvoir, glisser ensemble en silence.
Je cours au fond de la salle et contemple, les yeux pétillants d'envie.

Lorsque la musique commence je sens mon âme fondre et mon cœur s'ouvrir. Je vois ces êtres silencieux se regarder, se sentir et dans un enveloppement de jambes se séduire l'espace d'un frisson de guitare.

La découverte de la milonga n'était pas programmée alors je me sens un peu pouilleuse avec mes grosses pompes et ma couverture (oui il fait tellement froid que j'ai pris une couverture en essayant de le transformer en châle, la grande classe), du coup je reste dans le fond à regarder les porteños me donner la définition du mot passion.

"Le tango c'est l'expression verticale d'un désir horizontal" Angela Rippon

Pour vous mettre en appétit un extrait d'un film que j'aime beaucoup de Carlos Saura :
https://www.youtube.com/watch?v=ja76rfk8lZc


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