Le retour du Jourdy


Avant de revenir en France je suis restée quelques jours à Buenos Aires et là, j'ai pu danser danser et encore danser...m’enivrer de tango, quelle joie !



Revenir chez soi c'est bouleversant, joyeux, triste, génial...les émotions se succèdent et le contact avec le quotidien doit se faire en douceur sinon attention à l'explosion intérieure !!! Revenir dans son pays avec des projets et des envies ! Voilà ce qui donne de l'élan! Pour ma part si je n'avais pas eu cela avec un entourage solide et bienveillant je crois que je serai repartie, que j'aurai fui.





Maintenant, je peux conclure.

A vous qui m'avez lu, qui avez regardé les images, qui avez survolé mes glandouilles, qui m'avez accompagné...merci.
J'ai l'âme remplie d'une reconnaissance infinie et ce sont des larmes de joie qui roulent sur mes joues quand je pense à ce que j'ai eu la chance de vivre. 
La vie est une bénédiction. Quoiqu'il est pu se passer je me suis sentie porter par un espoir, un renouveau, l'envie d'aimer tout ce qui vient à moi sans jugements, accueillir les expériences telles qu'elles sont. 
Oui j'ai vu de la violence, de la maltraitance, des humiliations, des enfants qui crèvent de froid et je me suis sentie démunie, impuissante, je ne savais pas quoi faire, je n'avais pas de solutions.
Comment je pouvais faire pour que ça change ? 
Je ne sais pas.
Des figures telles que Amma, Ghandi, Mandela, Luther King m'ont inspiré et m'ont nourri parce qu'ils ont réussi à envoyer de l'amour dans des moments où ça a été difficile, ils ont ont réussi à impacter notre planète parce qu'ils se sont autorisés à dire que oui l'amour pouvait changer les choses et cela m'a rappelé que ce que j'aime chez eux, ça existe en moi.
Alors oui je me suis sentie triste, en colère et c'est normal mais on a aussi le droit de se relever, de sourire à la vie, de bâtir pour l'humanité et d'incarner le changement qu'on veut voir dans le monde.





Le voyage m'a aidé à sortir de ma zone de confort, à ne plus considérer les autres comme des étrangers, à retirer le voile de mes croyances qui me déconnectaient de l'essentiel.
 En dépassant mes frontières je suis allée de l'autre côté de moi-même, 
Avant ce voyage j'estimais avoir un très bon taux de confiance en la vie.
 Mais comment pouvais-je dire "j'ai confiance en la vie" et à la fois croire que je suis incapable de me réaliser si je n'ai pas d'argent, planifier mon emploi du temps à la minute près pour ne rien laisser au hasard, juger toutes mes idées et les considérer inexploitables? 
La mise à nu du voyage m'a offert l'expérience de l'abandon. 
S'abandonner c'est aussi recevoir sans se sentir redevable, accepter que lorsque quelqu'un prend soin de moi je lui permets de mettre en oeuvre sa gentillesse, accueillir les cadeaux comme accueillir quelqu'un dans ses bras sans le juger ni vouloir le changer.

J'ai une gratitude infinie envers la vie, envers ces milliers de personnes qui ont croisé ma route, qui m'ont offert du travail, un logement, des vêtements, des rires en cascades, des sourires, des inconnus dans les bus qui s'intéressent à moi, cette femme à l'aéroport qui m'a vu pleurer et qui m'a prise dans ses bras, des hommes qui ont pleuré sur mon épaule, des hommes qui laissent la place aux femmes dans le métro, ceux qui m'ont aidé dans la rue quand j'étais perdue...toutes ces petites fourmis qui représentent le cœur du cœur de l'humanité et qui m'ont montré que derrières nos nuages de peurs nous sommes des purs soleils.




Maintenant que je suis bien rentrée et que je repense à mon voyage je me dis que ce n'est pas vrai, que je ne l'ai pas vécu, que c'était un rêve.
Ma voyageuse asiatique préférée m'a alors répondu : " Moi aussi quand je rentre en France je me demande: comment est-ce possible que ces deux mondes soient sur la même planète ? Comment les gens peuvent-ils vivre sur la même terre en étant aussi différents ? 
Le truc c'est que c'est toi qui fait le lien dans tout ça et c'est beau, parce que ça prouve que tous ces gens-là peuvent coexister ensemble dans le même monde. Il n'y a pas beaucoup de personnes qui ont conscience que cela existe et toi tu as la chance de l'avoir vu, de l'avoir vécu et de savoir que c'est vrai.
Alors oui c'est dur de te remettre dans ta réalité actuelle parce que tout est différent même la raison pour laquelle tu respires mais en même temps tu es toujours toi-même et c'est toujours toi au milieu de cette diversité. Je pense que ça questionne sur le fait qu'on est un tout, un mélange de beaucoup de choses et c'est chouette. 
D'ailleurs dans un contexte différent j'ai une amie qui m'a dit qu'elle n'arrivait jamais à me reconnaître dans la rue parce que je suis toujours habillée avec un style différent et je crois que c'est ça le mélange, quand on voyage on embrasse la diversité d'une certaine façon".

"Saute et le filet apparaîtra".

Merci. Merci. Merci.

Léattitude.




3 commentaires:

  1. merci aussi......pour tout!

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  2. Quel belle leçon Léa!
    Tes mots montrent à quel point tu as su mettre à profit ce grand saut dans l'inconnu, comme tu as ouvert la porte de ton cœur à tout ce que la Vie te proposait, sans jugement, sans limite. Et surtout, ils montrent comme cette belle expérience a arrosé les graines d'Amour en toi!
    Merci de les partager
    Ode

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  3. Je refais tous les 2 ans le même voyage qui n'est jamais le même, juste pour retrouver ne serait ce que quelques jours la sensation d'être moi et rien que moi, celle qui ne se juge pas et qui vit avec les autres sa vie. Je reviens chaque fois le cœur déchiré car je n'ai pas envie de revenir, et en même temps les batteries à bloc. Me revoilà capable de poursuivre l'entrain d'ici. Je ne savais pas Léa que tu avais l'idée de faire un grand voyage "d'initiation", mais que sais je de toi??? Rien parce que je ne t'ai pas côtoyée de près, que je remets toujours à demain mes lectures de mails etc... Je suis sincèrement ravie que tu aies pu réaliser un de tes rêves, que celui-ci ait été à la hauteur de tes attentes avec les mauvais, les moins et les bons côtés. Le retour est surprenant pour soi même, il est déroutant et fait parfois peur aux autres. Dommage que la communication, avec ceux qui devraient nous être les plus proches,soit souvent plus compliquée qu'avec des étrangers du bout du monde. Prend soin de toi et à bientôt. Anne Honnoré.

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